Naître et faire naître une nouvelle vie, une nouvelle humanité... Tissons des liens...
Un monde en germe :
Un monde ancien peu à peu s’efface.
Un autre monde est en train de germer.
Depuis l’origine de la terre, un perpétuel renouvellement apparaît.
Pour nous, aujourd’hui, un système de production et de consommation effrénées
va devoir se transformer : il provoque des peurs et des crispations,
mais les germinations sont déjà perceptibles, comme ce blé d’hiver qui verdit les champs.
Et nous prenons un peu plus conscience que cette nature en péril
concerne toute notre existence,
que nous sommes interdépendants avec les arbres et les insectes,
l’eau et les oiseaux, les abeilles et la terre qui nous porte.
Les femmes et les hommes ont la terre en héritage : nous en sommes tous responsables.
Et chaque année, en vivant ce temps de Noël,
nous sommes invités à renaître à ce monde,
à redécouvrir notre humanité,
avec ce qui se dessine d’espérance, dans une re-création de nous-mêmes,
en relation étroite avec tout notre environnement
►La naissance de la Parole selon Jacques Noyer :
Le mystère de la vie... la naissance de la parole...
Rien n’est plus mystérieux que ce moment où le petit d’homme apprend la parole. C’est une nouvelle naissance. Il était dans l’Univers, il entre dans l’Histoire. Il prend place dans ce jeu immatériel où chacun de nous invente sa propre vie avec la complicité ou l’hostilité des autres. Désormais sa vie n’a pas seulement besoin de l’air et de l’eau, de la terre et du feu, il a besoin de mots. Quand les premiers mots se détachent du babil informe, il s’agit de dire une relation : papa, maman… Avant de les prononcer il y a eu ce regard qui cherche et s’accroche à un autre regard, cette reconnaissance mutuelle d’où naît le nom propre. Les noms communs viendront après, quand le dialogue se développera. Pour l’instant il faut s’amarrer à ce monde des personnes, obtenir une attention, une écoute, un droit d’être, une place, un nom. En même temps qu’il apprend à respirer et à digérer, il apprend l’autre. Jusqu’à la fin il aura besoin de pain et d’eau, mais tout autant de regards et de mots.
